Commençons par un rappel de La stéréoscopie qui est l’ensemble des techniques mises en œuvre pour reproduire une perception du relief à partir de deux images planes..
La stéréoscopie est née juste avant la photographie (le stéréoscope de Charles Wheatstone a été publié quelques mois avant les travaux de Louis Daguerre et de William Henry Fox Talbot). Elle se base sur le fait que la perception humaine du relief se forme dans le cerveau lorsqu’il reconstitue une seule image à partir de la perception des deux images planes et différentes provenant de chaque œil.
Il existe, pour réaliser ces images, aussi bien que pour les observer, une grande variété de moyens. Que ce soit au travers de photographies ou de dessins d’images photographiques, de dessins, ou d’images réalisées par tout autre moyen, le principe reste le même : il s’agit de réaliser deux vues de la même scène.
Concernant la mémoire de la Première Guerre mondiale, la vue stéréoscopique constitue un genre photographique à part entière. Bien que déjà en usage avant le conflit, le procédé semble étroitement associé à la Première Guerre mondiale comme moyen d’expression représentatif, sans doute parce que assimilé par l’arrière et largement utilisé. Après le conflit, les collections de vues mises en circulation par des éditeurs ont été diffusées comme moyens pédagogiques.
Pendant la guerre, quelques expositions organisées par le ministère de la guerre et les autorités militaires ont exploité le potentiel de la photo en relief à des fins patriotiques même si les vues sélectionnées et présentées dans ce cadre ne reflétaient pas la grande diversité des sujets photographiés.
Il y avait aussi certaines contraintes matérielles comme l’obligation d’utiliser une visionneuse à usage individuel ou le soin à consacrer à la préservation des fragiles plaques de verre semble réserver la vue stéréoscopique à un usage peu courant.
Sans doute, aussi, cette vulnérabilité matérielle explique-t-elle la persistance de ce support dans l’imagerie liée à la guerre de 1914 par le fait que, bénéficiant d’un soin particulier pour sa conservation, il survit, de génération en génération, abrité dans un lieu de rangement sûr.
On constate qu’en dehors des légendes déposées sur la plaque, les vues, même sous leur conditionnement en boîtier carton, voyagent sans notice, sans accompagnement textuel. D’ailleurs les collections proposées par les éditeurs ne relèvent pas d’une sélection très pointue. La logique adoptée est souvent liée à un simple regroupement topographique par secteur ou par une thématique très évasive.
Une certaine pratique des fonds photographiques en rapport avec la Première Guerre mondiale permet de constater que les scènes photographiées proviennent de sources très hétéroclites. Il faut conserver comme repère que ces vues n’ont pu être capturées qu’en utilisant un appareil photo stéréo, donc un appareil spécialement conçu et utilisé pour ce résultat.
Il existe un large panel de sujets : des photos d’événements, de cérémonies officielles, des scènes du quotidien en provenance des lignes ou de l’arrière dans des moments calmes, mais aussi moins couramment, dans des phases de préparation ou succédant aux attaques: il existe ainsi une quantité importante de vues en relief présentant des paysages dénaturés par les combats, des ruines, des villages détruits, des cadavres etc…..
Curieusement, on trouve une très faible proportion de traces de séjours en permission. Très peu de sujets nocturnes, bien logiquement. Il semble, également, que l’on retrouve peu de collections personnelles, privées. Il est vrai que même si cette technique de la stéréo perdure aujourd’hui, elle ne s’est pas jamais diffusée à grande échelle dans le public.
Après ce résumé sur la stéréoscopie je vous invite à découvrir ma collection personnelle d’environ 1700 plaques. J’ai essayé de vous vous fournir des photographies de qualité qui pour la plupart ont été retravaillées avec des logiciels simples, n’étant pas un expert de la photographie. Toutes ces vues sont mises à votre disposition. Je vous demande simplement si vous les utilisez de mentionner le nom du site. Les vues ont été classés par thèmes , aviation, marine, artillerie, blessés, départements etc… soit plus d’une trentaine que vous retrouvez dans le menu déroulant situé en haut à droite. Je vous souhaite un bon visionnage.
PS: Une petite astuce pour agrandir la photographie ( celle en dessous de la vue stéréoscopique). Vous faites un clic droit sur la photo, puis ouvrir dans un nouvel onglet et ensuite vous appuyer sur la photo avec un clic gauche.
Ce site a été commencé au mois de février 2021 et terminé le 12 octobre 2022. Sa réalisation a été faite par Jean Marie, retraité militaire demeurant dans le Pas de Calais à proximité de la région Audomaroise.